“Faire une virée à deux, tous les deux sur les chemins, dans ton automobile,…”
Je vous propose aujourd’hui un voyage en Italie. L’Italie est plus connu pour ses voitures que pour ses chemins de fer mais ils ne sont pas dénués d’intérêt.
L’histoire des chemins de fer en Italie commence en 1839 avec l’ouverture au pied du Vésuve de la ligne Napoli Portici, ligne de chemin de fer longue de 8 kilomètres. Elle reflète l’histoire politique de l’Italie. À la proclamation du royaume d’Italie en 1861, il existait 2186 kilomètres de lignes de chemin de fer, réparties en 4 réseaux isolés les uns des autres.
La FS (Ferrovie dello Stato) est née en 1905. Cette structure a été gestionnaire du réseau et opérateur jusqu’en 2000, année de transposition et d’application de la directive européenne 91/440 relative au développement de chemins de fer communautaires en Italie.
3 chantiers importants ont marqué l’histoire des chemins de fer italiens : premièrement, le doublement de la ligne des “Giovi” assurant la liaison entre le port de Gênes et la plaine du Po; deuxièmement, la réalisation d’un tunnel sous les Appenins permettant la mise en service d’une ligne directe entre Bologne et Florence; troisièmement, la construction de la “direttissima” entre Rome et Naples.
Les lignes électrifiées sont aujourd’hui alimentées en 3000 volts continu mais des lignes furent historiquement équipées en courant alternatif triphasé 3,6 kV et 16,7 Hz. La série de locomotive électrique E.550 est une série emblématique de cette période. Il est possible de voir une de ces locomotives électriques au Musée nationale de la science et de la technologie Léonard de Vinci à Milan. Contrairement à d’autres compagnies de chemin de fer, la FS disposait d’un bureau d’études assurant la conception et le développement du matériel roulant utilisé en Italie. Cette particularité durera jusqu’à la création de Trenitalia.
L’Italie a longtemps été à l’avant-garde dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire et cela dès les années 1930 avec l’ETR 200, une automotrice conçue pour une vitesse commerciale de 175 km/h. Ces rames, construites par la société Breda, étaient équipées de la climatisation, de fenêtres panoramiques et de fauteuils inclinables. Elles furent engagés sur l’axe Milan Naples. Le gouvernement fasciste de Benito Mussolini en fit un symbole de l’industrie italienne. Ces rames circulaient sur des voies classiques non équipées pour la grande vitesse mais un record mondial de vitesse moyenne fut établi en 1939 entre Florence et Milan (203 km/h de moyenne).
Des lignes à grande vitesse ont été depuis construites permettant de desservir des villes comme Milan, Bologne, Florence, Rome et Naples. La première ligne à grande vitesse, la “direttissima” Florence Rome, fut ouverte (en partie) dès 1977. Du personnel de la SNCF est allé sur place durant la construction pour étude afin de préparer la construction des LGV françaises. À Bologne, nœud ferroviaire important du pays, un nouvelle gare souterraine a été construite spécifiquement pour les trains à grande vitesse. Elle a été ouverture en juin 2013. Cette gare est située juste à côté de la gare principale où un attentat le 02 août 1980 fit 85 morts et plus de 200 blessés. Ces lignes à grande vitesse ont été conçues comme des dédoublements des lignes existantes ce qui explique le nombre important de raccordement sur chacune d’entre elles afin de pouvoir desservir de nombreuses villes sur le parcours. L’ETR 450 (Elettro Treno Rapido), construit par Fiat, a été la première rame électrique à être utilisée sur la “direttissima” Florence Rome. La rame comprend neuf voitures à pendulation active. Depuis avril 2012, des rames à grande vitesse de dernière génération construites par la société Alstom, l’AGV, circulent en Italie. Elles sont exploitées par la société NTV.
À fin 2013, plus de 16000 kilomètres sont gérés par RFI (Rete Ferroviaria Italiana) et près de 3000 kilomètres par différentes régions d’Italie. Trenitalia est aujourd’hui un des opérateurs ferroviaires du pays.
Rome, la capitale du pays, dispose de plusieurs gares dont une principale, “Roma Termini”. Elle a été construite en 1950, la précédente étant devenue trop petite. “Termini” ne fait en aucun cas référence au terminus mais aux thermes qui jadis étaient présents à cet endroit. L’État de la Cité du Vatican, état indépendant reconnu par l’Italie depuis les accords du Latran (1929), dispose d’une gare. La ligne de chemin de fer qui dessert l’État de la Cité du Vatican est raccordée au réseau principal italien en gare de “Roma San Pietro”.
Certaines villes comme Turin, Milan ou Rome disposent encore aujourd’hui d’un réseau important de lignes de tramway dont le matériel est en toute ou partie modernisé.
Bibliographie :
– Géographie des chemins de fer d’Europe, Tome II, H. Lartilleux, Librairie Chaix, 1951
Retrouvez ci-dessous des photographies prises lors de différents séjours en Italie (cliquez sur les photographies pour les obtenir en grand format).
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